Les villes de Mouzon et de Carignan, aujourd'hui chefs-lieux de cantons du département des Ardennes, peuvent (à juste titre) s'enorgueillir d'un passé fastueux et mouvementé qui remonte à l'époque romaine. La première, érigée au bord de la Meuse, et située sur une voie militaire, fut fondée lors de la conquête de la Gaule par César et la seconde, citée maintes fois par les auteurs latins, est décrite comme « une place de plus grande importance qu'aucune autre du pays ». Leur destinée fut résolument guerrière : au début du VIIIe siècle, Lambert, seigneur d Ivois, à la barbe rousse et à la taille gigantesque, rétablit sur la Sarre, la Moselle et la Meuse plusieurs châteaux que les Mérovingiens avaient démolis ; son fils, Lohier, qui fit la guerre aux côtés de Charlemagne, eut une existence aussi glorieuse que son père. Au IXe siècle, les Normands ravagèrent par deux fois la ville de Mouzon ; c'est à cette occasion que les archevêques de Reims, souverains de la cité, firent bâtir une forteresse pour protéger les habitants. Les temps sont rudes, marqués par la cruauté et par la violence. Pourtant, en 1372, le duc de Luxembourg accorde des privilèges à la ville d'Yvois : « Le droit de graille et de gabelle en ladite ville et dépendances d'icelle, avec la libre faculté de le supprimer toutes les fois que le chapitre, les nobles et les bourgeois le jugeraient convenable ». A la même époque, la population de Mouzon peut nommer les officiers de justice, bénéficier du droit de chasse et de pêche et faire sortir de la châtellenie les produits de son cru sans rien payer. Les deux cités ne sont plus seulement des places de guerre. Les activités urbaines ne cessent de se développer. L'ère moderne va commencer. Pour compléter cette évocation grandiose de vingt siècles d'histoire de Mouzon et d' Yvois-Carignan, l'auteur nous propose la liste généalogique des seigneurs des lieux, celle des personnages illustres du département des Ardennes, la nomenclature des sites prestigieux de cette région, ainsi que l'épopée du siège de Mézières sous le chevalier Bayard. Une fresque superbe dans laquelle rien n'est oublié.