Il est cinq heures. Tout est terminé. Vingt-trois mille hommes sont couchés par terre. » Désarroi, colère, incompréhension. Et le besoin de dire surtout, de témoigner de ce qu’on a vu et que l’on n' arrive pas à croire.
Sedan ou Les Charniers est le récit de la guerre absurde, la mort pour rien et un formidable appel à un monde pacifiste.
Né en 1844 à Ixelles, Camille Lemonnier délaisse rapidement les études de droit et la carrière de fonctionnaire pour se lancer dans le journalisme et publier en 1863 Les Salons de Bruxelles. Puis, vers 1869-70, il décide de se consacrer exclusivement à l’écriture, et s’installe en pleine nature, non loin de Namur. En 1870, au lendemain de la bataille, il se rend à Sedan avec son cousin, le peintre impressionniste Eugène Verdyen. L’année suivante, il publie un témoignage sanglant, Sedan qui sera réédité dix ans plus tard sous le titre Les Charniers. Consacré « maréchal des lettres » par le mouvement de la Jeune Belgique, Camille Lemonnier s’impose comme le romancier le plus fécond de son temps. Il décède en juin 1913.