Le paysage industriel des Ardennes est divers et contrasté à l’image de sa géographie.
Alors que la vallée de la Meuse, au nord de Charleville-Mézières, est devenue au XIXe siècle une véritable rue industrielle centrée sur la métallurgie ( clouterie, boulonnerie, appareils de cuisson et de chauffage, pièces pour les chemins de fer et pour l’automobile ), l’industrie textile présente un visage plus éclaté : draperie de luxe installée à Sedan dès le XVIIe siècle, filatures du sud du département dans l’orbite de l’industrie rémoise, aventure du feutre de Mouzon au XXe siècle.
Les ardoisières de Fumay et de Rimogne, liées à la présence du schiste du massif ardennais, constituent l’industrie extractive la plus significative et identitaire du département.
Enfin, les usines agro-alimentaires, dispersées sur tout le centre et le sud des Ardennes, comportent brasseries, moulins et, à partir du milieu du XIXe siècle, quelques sucreries dans les plaines de la Champagne crayeuse.
Au moyen de 339 notices de sites, ce sont les témoins architecturaux de ce riche passé industriel que s’efforce de répertorier cet ouvrage, l’ampleur des mutations et des destructions de la seconde moitié du XXe siècle rendant urgent ce travail de mémoire.