Une légende raconte que l'empereur Probus qui délivra la Gaule des Germains aurait, sans succès, assiégé Noyers dont la puissance à l'époque semblait donc considérable. Une autre légende relate la course folle du cheval Bayard et des quatre fils Aymon. L'enchanteur Maugis permit à leurs troupes exténuées de franchir la Meuse en projetant une énorme pierre. Là où les soldats passèrent fut fondé le village de Pont-Maugis. Noyers faisait partie de la terre de Douzy donnée à saint Rémi par Clodoald et demeurée à ses successeurs les archevêques de Reims jusqu'en 772. Le bourg fut associé à toutes les vicissitudes qu'éprouva Douzy jusqu'à son annexion à la principauté de Sedan. Au milieu du XIIIe siècle, une charte unique fut donnée à Noyers et à Thelonne qui n'eurent alors qu'un seul maire et quatre échevins. Noyers eut sa part de malheurs durant la guerre de Cent Ans, tandis que Thelonne était totalement saccagé par la compagnie d'Eustache d'Amberchicourt. Á l'époque des guerres de Religion, le duc de Guise fit incendier la cité qu'Henri de Nemours avait occupée durant cinq jours en janvier 1557. En 1608, les habitants se mutinèrent contre le prince de Sedan au sujet d'un édit relatif aux élections des maires, échevins et autres officiers. Ils durent cependant céder et le 23 février 1620, à la sortie de la messe, ils prêtèrent serment de fidélité par l'organe de leur curé. Le territoire fut compris dans le contrat d'échange établi entre Louis XIII et le très puissant prince Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne. Dès lors, la petite histoire de Noyers se confond avec la grande. Ce village, essentiellement agricole, possédait une fabrique de molettes d'éperons qui en 1870 étaient artistiquement façonnées à la main. Des usines métallurgiques existaient autrefois à Pont-Maugis et quand Pierre Ronnet quitta sa foulonnerie de Grésil, il s'installa dans un bâtiment de mince apparence qui était autrefois une forge. Adolphe n'avait que 15 ans lorsque son père mourut en 1831. Il monta des machines à carder la laine et construisit entièrement le village afin d'y loger les nombreux ouvriers travaillant dans son usine dont le développement était incessant. Il fonda des écoles pour éviter aux enfants le trajet pénible jusqu'à Noyers et avait d'autres projets lorsque la guerre de 1870 éclata. Ce fut pour Pont-Maugis la suppression de toute activité industrielle, mais aussi la bataille lamentable du 1er septembre et l'inoubliable spectacle de la lutte acharnée et héroïque du pont de chemin de fer.