«Ils commençaient à rigoler, les gens. Jetais toujours là, pas très jovial d'allure, la peau et les os, mais vivant. Je savais ce qu’ils pensaient, ce qui les démangeait de me crier du milieu de la place : "Alors, pas encore décidé? On hésite?" C'est pas commode de mourir, même avec la meilleure volonté...»
C’est pas commode de mourir et c’est encore moins commode de vivre, quand on a, comme le narrateur, hérité de sa mère le goût des larmes et reçu de son père plus de coups de pied au cul que de caresses.
On n'est pas très armé pour affronter les surprises quelle vous révèle, l’existence, comme une chienne qui flaire la débandade de vos méninges en pré-retraite, avec votre plume d’écrivain pour seule compagne et vos souvenirs pour uniques copains.
Alors le retour au vert patelin de votre enfance peut prendre les couleurs d’un enfer quotidien...
Après plus de vingt-cinq ans de silence, Mourir idiot signe le grand retour d’Yves Gibeau au roman. Et c'est un superbe roman que ces pages poignantes, où brûlent la difficulté d'être, le refus de la médiocrité et la rage des mots.
Né en 1916, Yves Gibeau est journaliste. Ses romans - Allons z’enfants, les Gros Sous, la Ligne droite, parmi les plus célèbres - l'ont fait connaître dans le monde entier.