Imaginez, un jour, découvrir dans votre arbre généalogique un ancêtre mort au bagne colonial, qui plus est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Les probabilités ne sont pas si faibles qu'on pourrait le croire. En cent ans d'existence, les bagnes coloniaux à la française, en Guyane ou en Nouvelle-Calédonie, ont avalé, digéré, effacé de la mémoire collective cent mille condamnés. Ils étaient meurtriers, voleurs, faussaires ou simples vagabonds honnis par la métropole.
Journaliste et écrivain, Éric Jonneau a fait cette étrange expérience. Il cherchait dans sa généalogie un héros de la Grande Guerre, il a découvert un anti-héros. Arsène Désiré Jonneaux était son arrière-arrière-grand-père. Pourquoi ce manouvrier de l'Aisne rurale est-il mort en Guyane en 1898, oublié de tous ses descendants ? Quels crimes a-t-il commis pour être baladé des prisons du Nord de la France à l'Amérique du Sud, en passant par la Corse ? Quelles épreuves a-t-il traversées jusqu'au cimetière des bambous de Saint-Laurent-du-Maroni, capitale du bagne, cité pénitentiaire unique au monde ?

Confronté à une aventure intime et sensorielle, l'auteur nous entraîne dans une enquête entre archives et voyages, jusqu'à une inévitable expédition en Guyane. Plus qu'un réquisitoire contre l'atrocité du bagne, contre les tentations actuelles en matière de justice, une sorte de guide de recherches pour tous les descendants de bagnard. Une quête et une enquête passionnantes.

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