Sur le plateau de l'Ardenne entre Hargnies et Gédinne, à l'orée de la frontière belge, le hameau des Vieux-Moulins-de-Thilay s'arrime aux schistes des fagnes dans l'implacable effroi du ciel et du vent. Ici, durant la Seconde Guerre mondiale, une humble famille de paysans — les Fontaine — a sauvé des prisonniers évadés, accueilli des pilotes abattus, balisé des terrains de parachutage, vécu l'horrible drame du maquis des Manises.
Du mois d'août 1941 jusqu'en septembre 1944, la paysanne Marguerite Fontaine a écrit son journal de guerre sur des cahiers d'écolier qu'elle cachait dans une poutre.
« Le journal de Marguerite Fontaine c'est un feu de lumières », affirmait la romancière Eva Thomé. On ne peut mieux dire la poignante présence de ce récit. Marguerite Fontaine ne se contente pas de témoigner. Elle ressuscite en véritable écrivain tout ce qu'elle a vu, entendu, soupçonné, espéré, redouté, aimé. Une indicible empreinte.
Des documents exceptionnels, notamment les derniers mots de condamnés à mort, des photographies de Franz Bartelt et d'Alain Grillon, des entretiens avec Pierre Huard vous aideront à vous élever vers les Vieux-Moulins, haut lieu de la Résistance ardennaise. En tablier et sabots, près de son poêle de fonte, avec sa fille Georgette, une âme pure vous y attend. Si digne et si frêle dans son humilité.