Rien ne prédisposait Jean Lallemand à devenir un « héros », fait ultérieurement chevalier de la Légion d’honneur. Prêtre en 1939, il se doit comme tout Français de répondre à l'appel du pays et se retrouve affecté au 136e RIF dans le casernement de sûreté de Mouzon. Affecté à l'état-major du régiment comme officier de liaison, le lieutenant Lallemand est au contact des officiers d'autres unités, comme des hommes de troupe. Homme d'écriture, il note jour après jour sur deux carnets successifs les faits marquants qu'il vit avec son régiment, rapportant des anecdotes comme des situations tragiques pendant ces six semaines de combats acharnés de mai et juin 1940.
Avec un esprit de synthèse développé, il transcrit ses impressions face aux absurdités et horreurs de la guerre. Le lecteur peut suivre avec lui cette fuite en avant décidée par le haut commandement, les marches exténuantes, la faim et la soif persistantes. Malgré tous ces aléas, demeure le souci permanent d'obtenir des munitions, toujours plus, pour barrer la route à l’ennemi.
Non le soldat de 40 n'a pas démérité ! Et ce n’est pas le contenu de ces deux carnets qui le contredira.
Manuel Tejedo Cruz, administrateur de la Société d’histoire des Ardennes, vice-président de l’amicale du 136e régiment d’infanterie de forteresse est auteur de plusieurs ouvrages sur les trois derniers conflits qui ont marqué son département de naissance. En parallèle, il donne régulièrement des conférences sur les mêmes sujets que ses écrits ; il accompagne ses travaux d'une importante iconographie inédite. Impliqué dans le devoir de mémoire, il est également administrateur de l'ONACVG 08 et participe au fonctionnement des actions menées en faveur des écoles, collèges et lycées.
