Le Père Peinard, hebdomadaire anarchiste parisien fondé le 24 février 1889 et qui paraîtra jusqu’au 16 mars 1902 (avec plusieurs interruptions) connut dans les Ardennes une large diffusion.
La forme du journal au ton volontiers gouailleur, l’emploi de l’argot (à ne pas confondre avec le patois) y sont probablement pour beaucoup mais cela n’explique pas totalement son succès, principalement dans le milieu ouvrier de la Vallée de la Meuse. Le Père Peinard est à l’époque un moyen privilégié pour les ouvriers de s’exprimer en envoyant des échos sur les conditions de travail dans les usines (« les bagnes »), les grèves, les abus de pouvoir des contremaîtres, les élections, les trahisons des élus, leurs frasques. Toutes les autorités sont passées à la moulinette : l’église, l’armée qui réprime les grèves etc...
Ce sont plus de 200 articles qui sont publiés sur les Ardennes durant la période d’existence du journal.
La plupart des villes et villages de la Vallée de la Meuse sont représentés de Nouzonville à Revin, en passant par Haybes ou Sedan mais au-delà, Fagnon, Gué-d’Hossus ou Poilcourt-Sydney sont également évoqués.
C’est une véritable chronique de la vie ouvrière qui nous est présentée à travers tous ces petits récits du quotidien, une expression populaire que l’on peut retrouver aujourd’hui sur les réseaux sociaux, mais avec une dimension plus politique que dans la période récente. Chaque époque à son moyen d’expression, la nôtre n’a pas forcément innové.
