Au soleil de la mort, un père soudain s'arrête, ébloui. Maintenant il sait que l'heure de la délivrance est enfin venue. Et, avec une frénésie étrange, il se jette, à corps perdu, dans une folle entreprise : il écrit, il n'en finit pas d'écrire à sa fille. Cette lettre est bien autre chose qu'une confidence ou un aveu ; cette lettre-fleuve frissonne au vent des grands estuaires ; cette lettre possède une océane dimension : elle transporte, elle berce, elle caresse, elle engloutit. A n'en pas douter, ce père, à l'équinoxe de sa vie, se laisse emporter par les grandes marées de l'amour. Il va loin — trop loin, diront certains : l'infini, l'indicible et même l'inconcevable s'enlacent ou se brisent sur les rivages de sa fille. La passion, ici, grâce à la magie de l'écriture, compose avec la mer une musique d'une étincelante fraîcheur. Comment s'étonner dès lors que l' île de Ré soit la clé de sol de cet opéra marin ? Le clocher d'Ars, les venelles éclatantes, la blancheur des salants orchestrent cette symphonie en Ré.
André Mauprat est médecin à Charleville. La promenade en mer est son premier roman. Il a publié en 1986 un essai : Honoré de Balzac, le forçat de la gloire, préfacé par Félicien Marceau, de l' Académie française.
• Vous ajoutez aux connaissances professionnelles que vous mettez en jeu, un talent d'exposition qui n'est pas te moindre mérite de l'ouvrage. » (Julien Gracq, le 24.7.86.)
• C'est l'étude la plus poussée que j'aie lue sur Balzac... Vous avez déclenché en moi des curiosités lancinantes. » (Georges Simenon, le 11.8.86.)