Une œuvre d'art peut-elle changer une vie humaine ? Ou l'influencer, la sensibiliser, la fasciner ? La réponse est en nous : dans toute sa gratuité apparente, l'art trouve son utilité fondamentale, nous révéler à nous-mêmes.
Imaginons un spectateur de dix-sept ans qui, pour la première fois, va voir La double vie de Véronique de Krzysztof Kieslowski. Nous sommes en 1991, le jeudi 27 juin, à Charleville-Mézières. Ce pourrait être un autre film, une autre date, un autre lieu. Ce pourrait être vous.
Après la séance, sa vie va se conjuguer au présent, le présent de ce film répété à chaque retour de lumière, ce film qui lui a laissé quelque chose, comme un don invisible, une parole diffuse dans le silence de certaines scènes, il ne peut pas l'expliquer clairement, il n'a que dix-sept ans et pressent confusément qu'il aura cet âge-là toute sa vie.
Récit autobiographique, La fascination des doubles est un témoignage sur l'amour fou et le phénomène des coïncidences, selon le principe des synchronicités de C. G. Jung, ainsi qu'un hommage au cinéaste polonais trop tôt parti, Krzysztof Kieslowski.