Jean Meslier né à Mazerny (Ardennes) en 1664, se laisse, comme il le dit lui-même, facilement conduire par ses parents, vers la carrière ecclésiastique. Formé au séminaire de Reims, il devient, à 25 ans, curé d'Étrépigny et de Balaives ; il le reste jusqu'à sa mort, 40 ans plus tard, en 1729.
Après un conflit avec le seigneur du lieu en 1716, sanctionné par son archevêque, il purge une retraite d'un mois au séminaire de Reims. Sans doute est-ce à partir de ce moment-là qu'il met en chantier son Mémoire.
Le jour, il exerce comme prêtre et, la nuit, il rédige le testament qu'il entend laisser à ses paroissiens et à l'humanité en général, une œuvre où il détruit la religion qui soutient l'Ancien Régime, jette les bases d'une société égalitaire et appelle à la révolution.
Il s'attache à démontrer que Dieu n'a pas créé le monde, que la matière construit toute chose, que l'âme n'est pas immortelle et que Dieu n'existe pas. Athée et matérialiste, il est un précurseur qui dépasse, par l'amplitude de sa théorie, tous les penseurs des Lumières.