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Fêtes et coutumes populaires, Charles Le Goffic

Lorisse
(Code: LivFete)
En Stock
Fêtes et coutumes populaires
Charles Le Goffic
Editions Lorisse 2012
Réédition de l'ouvrage de 1923
160 pages,  14 * 20
20,50 €
240g
Si quelques corps de métiers se mirent sous le patronage du bienheureux dont ils portaient le nom, on peut dire que bien souvent la vie même de ces bienheureux avait servi à les désigner aux fidèles. Saint Hubert, grand veneur d'Aquitaine devint le patron des chasseurs ; saint Yves, avocat qui ne vola jamais ses clients devint celui des gens de justice ; parce qu'une céleste mélodie lui fit cortège jusqu'à la mort, sainte Cécile devint celle des musiciens. Sainte Catherine est devenue la patronne des vieilles filles par ironie, mais sainte Agnès se porte au secours de celles qui l'invoquent d'un cœur fervent et qui voient en rêve, dans la nuit du 20 au 21 janvier, l'époux que le ciel leur destine. Si les adieux à l'année qui s'en va sont parfois empreints de nostalgie, la tradition des étrennes, qui nous vient des Romains, fait de nombreux heureux parmi les concierges et les facteurs. Les cartes de visite envoyées à cette occasion, issues d'une tradition d'Extrême-Orient, furent abolies en décembre 1791 et rétablies six ans après. La peine de mort avait été décrétée contre quiconque ferait des visites ou même de simples souhaits de jour de l'An, devenu « un jour de fausses démonstrations, de frivoles cliquetis de joues, de fatigantes et avilissantes courbettes ». Il est peu de pays où le mariage prête à un cérémonial plus compliqué et plus pittoresque qu'en Basse-Bretagne. Avant que les chemins de fer « n'eussent éventré de toutes parts la terre de granit recouverte de chênes », la demande se faisait par l'intermédiaire d'un tailleur. Ce messager de l'amour, reconnaissable à ses bas de chausses dont l'un était rouge et l'autre violet, conduisait à la table où se tenaient les parents ; les nouveaux accordés qui se tenaient par le petit doigt, coupaient le pain avec le même couteau et buvaient le cidre ou l'hydromel dans le même verre. Les feux de la Saint-Jean perdurèrent surtout en Bretagne, en Vendée et dans quelques cantons du midi. Á Paris, les derniers datent de l'Ancien Régime, lorsque le bûcher était dressé sur la place de Grève et que le roi en personne, assisté de toute sa cour, l'enflammait. En quelques paroisses de la Haute-Cornouaille, la cérémonie se terminait de façon funeste : lorsque les danses cessaient et que le feu était près de s'éteindre, on l'entourait de grandes pierres plates destinées à servir de siège aux anaoun, aux mânes grelottants des pauvres morts de l'année.