Cette correspondance n'est pas seulement l'échange amoureux d'un couple naissant mais aussi un témoignage de leur vie durant cette période que l'on a appelé la « drôle de guerre ».
En juillet 1939, Robert, un jeune étranger de nationalité turque en fin d'études de médecine, s'engage dans le 21e Régiment de Marche des Volontaires Étrangers. Dans ses lettres quotidiennes à sa fiancée, il décrit sa vie d'abord au camp du Barcarès, puis en ligne (il sera l'un des cinq rescapés de sa compagnie), et enfin en zone non occupée jusqu'à sa démobilisation et son retour à Paris en décembre 1940.
Cette riche correspondance est adressée à Arlette, sa jeune fiancée originaire de Normandie et infirmière à l'hôpital Claude-Bernard à Paris, laquelle décrit de son côté sa vie d'infirmière à l'hôpital où elle loge. Elle évoque également sa vie à Dreux où ses parents sont les gardiens d'une propriété où vient de s'installer l'unité de production d'un laboratoire, donnant ainsi un aperçu de la vie en province durant cette période lourde de menaces.
Ces échanges précieux et émouvants aident à comprendre la situation politique et militaire ainsi que les craintes et les espoirs de la population en ce début de guerre.
Didier Michon, né en 1952, est le neuvième et dernier enfant de Robert et Arlette. Il a transcrit et enrichi par un rigoureux travail de recherche les lettres de ses parents. Des annotations et illustrations mettent en valeur le caractère historique de cette correspondance. Celle-ci constitue un document intéressant pour les historiens et un témoignage instructif pour les nouvelles générations.
