Le bilan du programme nucléaire français est aujourd’hui l’un des meilleurs au monde en termes de disponibilité, rentabilité et sûreté des installations. Comment Electricité de France s’est-elle donnée les moyens de cette réussite ?
Dès 1954, notre entreprise de service public percevait le grand intérêt de la production d’électricité d’origine nucléaire, et s’associait avec le CEA pour développer la filière graphite-gaz. Parallèlement, soucieuse de productivité, EDF s’intéressait à ce qui se déroulait outre-Atlantique et choisissait d’expérimenter un procédé industriel fiable et performant : la filière nucléaire PWR. Un engagement précoce qui lui permettra de franciser avec succès, au cours des années 1970, le PWR, devenu en 1978 le REP, réacteur à eau pressurisée.
EDF, par son approche d’entreprise intégrée a harmonisé -pour le bénéfice de ses clients-, les logiques économiques, industrielles, de conception et de retour d’expérience du parc en exploitation, ce qui a permis à la France de se doter d’une source d’énergie abondante et sûre, respectueuse de l’environnement, tout en se conformant à l’impératif d’indépendance énergétique nationale.
C’est cette histoire de la filière à eau sous pression qui est racontée dans ces pages, au travers des témoignages des acteurs de la Direction de l’Équipement d’EDF. Leur volonté, leurs interrogations, leurs innovations méthodologiques et technologiques, au travers de l’acquisition d’un savoir-faire reconnu sur le plan international, sont ici reconstituées, formant une véritable mémoire technique et organisationnelle.
Hasard et symbole, ce récit passe deux fois par Chooz, berceau de la centrale des Ardennes, aujourd’hui Chooz A, premier réacteur à eau sous pression construit en France en 1960, sous licence américaine et du premier réacteur de licence entièrement française, trente ans plus tard : Chooz B.