DANS Vellin, le haut lieu de ces hameaux dont Hubert Juin a entrepris de nous conter l’agonie en une suite d’ouvrages où prend place son précèdent roman : La cimenterie, une vieille femme, surnommée Chaperon rouge par les enfants, vient de mourir.
Nous sommes au cimetière. Le cercueil a été descendu dans la fosse, et chacun jette sur lui une motte de terre ainsi que le veut la coutume. Une petite fille pleure.
Tel est le début du livre d’Hubert Juin, mais tel en est aussi la fin.
Il n’y a pas dans Chaperon rouge une histoire, mais une mosaïque d’anecdotes par lesquelles l’esprit des hameaux s’avoue et se dévoile. Ce livre n’est pas la suite de La cimenterie, mais le même projet repris sous une autre forme : comment une communauté rurale se défait, les anciens voulant la maintenir immobile, et les jeunes rêvant de la détruire ou, pour le moins, de la quitter à jamais. Il en ira ainsi pour les autres ouvrages romanesques d’Hubert Juin, qui seront groupés sous un titre général : Les hameaux, et dont le prochain se nommera Le repas chez Marguerite.