1940-1944 : les Ardennes sont occupées par les Allemands. Alors qu’une minorité de la population choisit la voie de la résistance, une autre, plus faible encore, choisit celle de la collaboration avec les nazis.
1944-1948 : la France libérée, des juridictions exceptionnelles sont mises en place pour juger les traîtres et autres «mauvais citoyens», qui ont préféré la croix gammée à la croix de Lorraine… Dans les Ardennes, le dernier «collabo» sera condamné en 1948.
L’article 75 du Code pénal, qui sanctionnait la trahison par la peine de mort, fut utilisé à la Libération contre les collaborateurs jugés par la Cour de Justice, à Charleville d’abord, puis à Nancy.
«Article 75» est le premier ouvrage publié traitant de la Collaboration et de l’Épuration dans les Ardennes.
Pour mener à bien cette étude, l’auteur a obtenu par dérogation accès à des archives jusqu’alors impossibles à consulter, et qui le restent, dont celles de la préfecture relatives à l’épuration, et celles du ministère de la justice, avec les dossiers individuels des collaborateurs jugés par la Cour de Justice des Ardennes.
L’ouvrage analyse les mécanismes de l’épuration et dresse le bilan des condamnations prononcées contre les collaborateurs, sans négliger les exécutions sommaires des années 43-44 et les tontes vengeresses des journées libératrices. Il dépeint un tableau sans concession des formes multiples que prit la Collaboration dans les Ardennes : délation, collaborationnisme politique, engagements dans la Gestapo, dans la Milice, ou sous l’uniforme allemand…
Illustré par plus de cinquante documents presque toujours inédits, parfois issus d’archives privées (photographies, lettres, circulaires administratives…), «Article 75» dresse le tableau des années sombres de notre histoire, de cette période «où les Français ne s’aimaient pas».
Philippe Lecler est enseignant. Il est diplômé en Histoire contemporaine et auteur de plusieurs articles publiées dans «Terres ardennaises» et dans la «Revue historique ardennaise».